© .
© .

Jean Gascon


Comédien et directeur au tempérament exceptionnel, Jean Gascon, cet animateur né, avait le pouvoir de rassembler, de réunir les esprits et les énergies. Tête chercheuse, cœur passionné, il a multiplié les expériences, rêvant d’un lieu pour la compagnie et de meilleures conditions de travail pour les créateurs et les artistes. Cette quête l’a vigoureusement animé pendant les quinze années passées à la barre du TNM.

Au public québécois avide de nouvelles expériences, Gascon propose un répertoire très éclectique, qui va de Paul Claudel à Henry de Montherlant en passant par Sacha Guitry. Mais c’est surtout par ses relectures de Molière dans les années 50 que Gascon s’illustre : la dimension physique de l’interprétation, qui caractérise ses mises en scène des Trois farces et du Malade imaginaire, marquera l’histoire de l’interprétation moliéresque au Québec.

Dès la fin des années cinquante, le TNM commence à se produire à l’étranger. En 1955, Les Trois farces de Molière sont présentées à Paris et la création du Temps des lilas de Marcel Dubé est présentée à New York, à Paris, dans plusieurs villes de Belgique, et en tournée pancanadienne. Plusieurs autres succès viennent émailler le règne de Gascon durant les années 50 et 60 : un Richard II de Shakespeare très remarqué, un inoubliable Dindon de Feydeau, une Danse de mort de Strindberg, un Opéra de  Quat’sous de Brecht, et du même auteur, Mère  Courage et ses enfants, un spectacle exceptionnel monté par John Hirsch, où Gascon tient lui-même un rôle.