Jules Romains


Jules Romains (1885-1972)
Jules Romains, de son vrai nom Louis Henri Jean Farigoule est né le 26 août 1885 en Haute-Loire. En 1903, il connaît une épiphanie qui donnera naissance à sa théorie de l’unanimisme. Cette intuition est à l’origine de son premier recueil de poèmes, L’Âme des hommes, qu’il publie alors qu’il n’a que dix-huit ans.

Alors qu’il commence une carrière d’enseignant, il est mobilisé en 1914. Après la guerre, il décide de se consacrer à l’écriture. Il s’attaque à un scénario de film et publie deux romans, Mort de quelqu’un et Les Copains, qui illustrent sa théorie de l’unanimisme. Mais c’est au théâtre qu’il va gagner sa notoriété

Louis Jouvet, une rencontre décisive
En 1920, Jules Romains devient directeur de l’école du Théâtre du Vieux-Colombier. Jacques Copeau, directeur du théâtre, met en scène sa pièce Cromedeyre-le-Vieil dans laquelle Louis Jouvet tient un petit rôle. C’est lui qui va donner à Jules Romains son ticket d’entrée pour le théâtre… et la gloire !

Devenu directeur de la Comédie des Champs-Élysées, Louis Jouvet met en scène et joue en 1923, Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche, puis quelques mois plus tard Knock ou le triomphe de la médecine. Et c’est, effectivement, un triomphe ! Knock sera joué plus de 2000 fois par Jouvet et fera l’objet de deux films.

Toujours mis en scène et interprétés par Jouvet, Le Mariage de Monsieur Le Trouhadec est présenté en janvier 1925 et Donogoo-Tonka en octobre 1930. À cette époque, Jules Romains était, avec Pirandello et George Bernard Shaw, l’un des trois dramaturges de son temps les plus joués dans le monde. Grâce au théâtre, Romains peut se dédier pleinement à la littérature et se jeter dans l’écriture de sa grande œuvre : Les Hommes de bonne volonté, une gigantesque fresque de vingt-sept volumes, publiés entre 1932 et 1946. Cette colossale entreprise rencontre un immense succès en librairie, et fait la fortune de son auteur. Dès le début de la Deuxième Guerre, Romains est contraint à l’exil. Il s’installe d’abord aux États-Unis, puis au Mexique où il participe à la fondation de l’Institut Français d’Amérique latine, à Mexico. À son retour à Paris, en 1946, les Allemands ont déménagé son appartement et dispersé sa bibliothèque…

Académicien (presque) malgré lui
Romains avait de sérieuses réserves envers l’Académie française, lui reprochant un certain conservatisme dans ses choix. En 1931, il est approché, mais il refuse, fidèle à ses principes. En 1945, c’est le Général de Gaulle lui-même qui le lui demande. Après quelques atermoiements, Romains finit par se présenter, justifiant sa décision en invoquant son récent exil de cinq ans, pendant lequel il a compris la nécessité de redorer le blason d’une France bien mal en point à la fin de la guerre. Il est élu en 1946. Atteint de la maladie de Parkinson, il meurt le 14 août 1972, à l’âge de 87 ans.