LES FÉES ONT SOIF, SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE LA CENSURE
1978
Dans ses programmations, Jean‑Louis Roux a toujours affiché sa propension pour les grands débats sociaux de l’époque. En 1978, sur la ligne de feu, il devra se battre avec encore plus d’énergie lors de la création de la pièce Les fées ont soif de Denise Boucher. Ce spectacle, qui dénonce les stéréotypes féminins et met en scène la Vierge Marie, une mère et une prostituée, n’est cependant pas la première pièce féministe dont il permet la création. Deux ans plus tôt, il programme La nef des sorcières, une prise de parole féministe collective, jouée par des femmes, mise en scène par Luce Guilbeault et scénographiée par la grande artiste visuelle Marcelle Ferron. Lorsque le Conseil des arts de Montréal prend connaissance des Fées ont soif, il menace de couper les vivres au TNM. Dans la foulée, le conseil d’administration du théâtre intervient dans cette décision artistique et demande à Jean-Louis Roux de ne pas présenter la pièce. Le directeur se braque et brandit sa démission. L’audace et le risque ayant toujours guidé son travail, la pièce prend tout même l’affiche et ce, sans subvention. La salle est pleine, c’est l’ovation. Mais bientôt, une demande d’injonction menacera d’interdire cette pièce jugée blasphématoire. Les groupes religieux vont s’en mêler, il y aura des pétitions, des manifestations à l’eau bénite devant le théâtre lors des représentations. Des lettres d’insultes parviendront à Jean-Louis Roux, l’accusant d’être satanique. Les actrices ne seront pas en reste, ni l’auteure, qui recevra des menaces de mort.
La nef des sorcières de Nicole Brossard, m.e.s. Luce Guilbault, 1975-1976
À l’avant : Michèle Magny, Françoise Berd, Louisette Dussault, À l’arrière : Michèle Craig, Pol Pelletier, Luce Guilbault, © André Le Coz
Manifestation devant le TNM lors de la création de la pièce féministe de Denise Boucher, Les fées ont soif © Pierre Côté, La Presse
Les fées ont soif de Denise Boucher, m.e.s. Jean-Luc Bastien, 1978-1979
Louisette Dusseault, © Charles Meunier
LE TNM DE JEAN-LOUIS-ROUX
LES FÉES ONT SOIF, SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE LA CENSURE
1978
Dans ses programmations, Jean‑Louis Roux a toujours affiché sa propension pour les grands débats sociaux de l’époque. En 1978, sur la ligne de feu, il devra se battre avec encore plus d’énergie lors de la création de la pièce Les fées ont soif de Denise Boucher. Ce spectacle, qui dénonce les stéréotypes féminins et met en scène la Vierge Marie, une mère et une prostituée, n’est cependant pas la première pièce féministe dont il permet la création. Deux ans plus tôt, il programme La nef des sorcières, une prise de parole féministe collective, jouée par des femmes, mise en scène par Luce Guilbeault et scénographiée par la grande artiste visuelle Marcelle Ferron. Lorsque le Conseil des arts de Montréal prend connaissance des Fées ont soif, il menace de couper les vivres au TNM. Dans la foulée, le conseil d’administration du théâtre intervient dans cette décision artistique et demande à Jean-Louis Roux de ne pas présenter la pièce. Le directeur se braque et brandit sa démission. L’audace et le risque ayant toujours guidé son travail, la pièce prend tout même l’affiche et ce, sans subvention. La salle est pleine, c’est l’ovation. Mais bientôt, une demande d’injonction menacera d’interdire cette pièce jugée blasphématoire. Les groupes religieux vont s’en mêler, il y aura des pétitions, des manifestations à l’eau bénite devant le théâtre lors des représentations. Des lettres d’insultes parviendront à Jean-Louis Roux, l’accusant d’être satanique. Les actrices ne seront pas en reste, ni l’auteure, qui recevra des menaces de mort.
La nef des sorcières de Nicole Brossard, m.e.s. Luce Guilbault, 1975-1976
À l’avant : Michèle Magny, Françoise Berd, Louisette Dussault, À l’arrière : Michèle Craig, Pol Pelletier, Luce Guilbault, © André Le Coz
Manifestation devant le TNM lors de la création de la pièce féministe de Denise Boucher, Les fées ont soif © Pierre Côté, La Presse
Les fées ont soif de Denise Boucher, m.e.s. Jean-Luc Bastien, 1978-1979
Louisette Dusseault, © Charles Meunier