En mars 1992, à l’arrivée de Lorraine Pintal, première femme à la tête du TNM, le navire amiral de la flotte théâtrale québécoise connaît une situation périlleuse : son déficit accumulé atteint 50% de son chiffre d’affaires et ses abonnements sont en chute libre. Juguler la crise, si ce n’est dissiper le spectre de la disparition, telle est la mission dont le TNM investit cette artiste qu’il a choisie parmi 17 candidats et candidates. Signe de l’urgence de rénover la culture de l’institution, la nouvelle titulaire se voit confier de plus larges attributions que ses prédécesseurs. Sur la chaude recommandation de Jean-Louis Roux, le conseil d’administration double son mandat, lui accordant la direction artistique et la direction générale. Lorraine Pintal a pour ainsi dire plein pouvoir pour redonner son lustre au TNM. Elle n’arrive pas sur la lune, elle connaît la maison, pour y avoir signé déjà quelques mises en scène, et sa mission. Et puis son crédit artistique en impose. Elle aligne alors 20 ans de métier au cours desquels elle n’a cessé de faire la preuve de sa soif et de sa capacité d’entreprendre et de son flair artistique.