Programme de soirée

Classique(s)


Texte Fanny Britt et Mani Soleymanlou
Mise en scène Mani Soleymanlou

Création Orange Noyée
en coproduction avec le TNM et le Théâtre français du CNA
en codiffusion avec Le Diamant

Orange Noyée | Théâtre français du Centre national des Arts


Argument

Classique. Un mot qui en impose et intimide, parfois, au théâtre. Mais ne vous y trompez pas : en dépit de son titre, Classique(s) est une authentique création. Un spectacle qui puise dans ces œuvres du passé ayant résisté à l’écoulement du temps afin de mieux éclairer notre présent. ✹ Dans cette pertinente réflexion, résolument contemporaine, où s’invite aussi l’humour, quatre comédiens et quatre comédiennes, formant en quelque sorte une créature à huit voix, s’adressent directement au public. Cet octuor de haute voltige se questionne sur la nature de ce qui devient un classique et la fonction de ce statut, acquis au fil des ans, dans la culture générale. À partir de figures tirées aussi bien de l’histoire et de l’actualité que de scènes du grand répertoire théâtral, tissant des jeux d’échos, Classique(s) raconte ultimement notre époque, avec ses tragédies, ses catastrophes annoncées devant lesquelles on reste impassibles, à la manière d’un classique en devenir. ✹ Car si le monde est une scène, comme l’écrivait Shakespeare, quel récit sommes-nous collectivement en train de composer au temps présent ? S’appuyant sur des œuvres pérennes, mais puisant dans les forces vives d’un processus créatif qui se construit ici et maintenant, le spectacle imaginé par Mani Soleymanlou et Fanny Britt interroge donc notre rôle à tous et toutes, artistes et public, dans cette vaste tragi-comédie du réel.

— Marie Labrecque


Classique(s)
© Jean-François Gratton, une communication Compagnie et cie
Classique(s)
© Jean-François Gratton, une communication Compagnie et cie

Programme de soirée

Classique(s)


Texte Fanny Britt et Mani Soleymanlou
Mise en scène Mani Soleymanlou

Création Orange Noyée
en coproduction avec le TNM et le Théâtre français du CNA
en codiffusion avec Le Diamant

Orange Noyée | Théâtre français du Centre national des Arts


Argument

Classique. Un mot qui en impose et intimide, parfois, au théâtre. Mais ne vous y trompez pas : en dépit de son titre, Classique(s) est une authentique création. Un spectacle qui puise dans ces œuvres du passé ayant résisté à l’écoulement du temps afin de mieux éclairer notre présent. ✹ Dans cette pertinente réflexion, résolument contemporaine, où s’invite aussi l’humour, quatre comédiens et quatre comédiennes, formant en quelque sorte une créature à huit voix, s’adressent directement au public. Cet octuor de haute voltige se questionne sur la nature de ce qui devient un classique et la fonction de ce statut, acquis au fil des ans, dans la culture générale. À partir de figures tirées aussi bien de l’histoire et de l’actualité que de scènes du grand répertoire théâtral, tissant des jeux d’échos, Classique(s) raconte ultimement notre époque, avec ses tragédies, ses catastrophes annoncées devant lesquelles on reste impassibles, à la manière d’un classique en devenir. ✹ Car si le monde est une scène, comme l’écrivait Shakespeare, quel récit sommes-nous collectivement en train de composer au temps présent ? S’appuyant sur des œuvres pérennes, mais puisant dans les forces vives d’un processus créatif qui se construit ici et maintenant, le spectacle imaginé par Mani Soleymanlou et Fanny Britt interroge donc notre rôle à tous et toutes, artistes et public, dans cette vaste tragi-comédie du réel.

— Marie Labrecque

Geoffrey Gaquère
© Éva-Maude TC

Mot de Geoffrey Gaquère


Codirecteur général et directeur artistique

Cher public,

C’est avec un immense plaisir que nous accueillons au TNM, Classique(s), une création de Mani Soleymanlou et Fanny Britt. Ce spectacle est une invitation à plonger ensemble dans ces grandes œuvres qui ont traversé les siècles, à questionner leur résonance aujourd’hui et à réfléchir à ce qu’elles disent encore de nous et de notre monde.

Les classiques ne sont pas figés dans le passé; ils continuent de nous interpeller, de nous émouvoir, de nous provoquer. C’est cette vitalité que cette pièce célèbre avec intelligence, sensibilité et audace.

Je tiens à saluer le travail remarquable des interprètes et de l'équipe de création qui donnent vie à cette exploration passionnante du répertoire, et à vous remercier, cher public, d’être au rendez‑vous.

À toutes et à tous, bon spectacle !

Fanny Britt et Mani Soleymanlou
© Justine Latour | © Eva-Maude TC

Mot de Fanny Britt et Mani Soleymanlou


[Autrice] [Auteur et metteur en scène]

Nous avons plongé dans Classique(s) avec le désir de décrypter ce « besoin ancestral qu'ont les êtres humains de voir des doubles d'eux-mêmes vivre des aventures et éprouver des passions imaginaires », comme le nommait bellement Jean‑Pierre Ronfard. Pourquoi aimons‑nous le théâtre au point d'y consacrer notre vie? Qu'essayons-nous de dire quand nous en créons — et qu'espérons-nous quand nous en voyons, en lisons?

Nous avons d'abord voulu définir ce qui était classique à nos yeux, par quels mécanismes l'histoire a consacré certaines œuvres plutôt que d'autres, et ce que ces œuvres révélaient de nous, parfois des siècles après avoir été imaginées. Nous avons rapidement compris que les classiques nous rendent heureux lorsqu'ils nous rappellent à notre humanité, nous lient les uns aux autres. Nous avons surtout, en nous laissant traverser par la mélancolie d'Oncle Vania, la révolte d'Antigone, le déchirement de Titus et Bérénice ou la folie meurtrière de Médée, senti gronder la sourde douleur de la condition humaine de tous les temps, et compris que si les classiques nous racontent chacun leur époque, ils nous rappellent aussi la nécessité intemporelle de la prise de parole et de la lucidité, et le prix à payer lorsqu'on lutte pour ses convictions. Ces constats nous ont fait peur, à nous aussi, comme à ces personnages. Ils nous ont donné envie de faire diversion, de prendre des détours, de fuir le nœud du récit, d'éviter ce « dedans », cet instant où l'on ne peut plus reculer — devant le réel, le destin ou l'histoire — mais la parole, le besoin immémorial de dire a su nous rattraper. Nous avons vu se dresser les quatre mystères sur lesquels repose souvent l’élan créateur : vivre, aimer, souffrir, mourir. À travers les classiques explorés dans le spectacle mais aussi les préoccupations toutes contemporaines que nos alter ego abordent sur scène, nous avons peu à peu apprivoisé notre propre terreur, cultivé notre désir de nous rapprocher les uns des autres et commencé à nommer notre époque, afin d’arriver (humblement, là!) à nous y engager réellement.

Quartiers philosophiques
© Frédérique Ménard-Aubin

Quartiers philosophiques
© Frédérique Ménard-Aubin

Trois de Mani Soleymanlou
« Trois » de Mani Soleymanlou, photo de Jonathan Lorange

Orange Noyée


La compagnie aux multiples fruits

Avec le monologue Un, qu’il crée en novembre 2012, Mani Soleymanlou lance non seulement un fécond parcours d’auteur et de metteur en scène, il inaugure aussi une compagnie de création en arts vivants. Tirant son nom d’une tradition persane du Nouvel An, symbolisant l’engloutissement des êtres humains dans leur époque, Orange Noyée aura depuis mis au monde une douzaine de spectacles.

Dans ce solo initial, mis en scène avec la collaboration d’Alice Ronfard, le Québécois né en Iran, dont la famille s’est d’abord exilée en France puis en Ontario, s’y questionne, non sans humour, sur son identité. Très remarqué, ce récit personnel créé au Théâtre La Chapelle a su trouver un grand écho : Un sera présenté plus de 200 fois en anglais et en français à travers le monde. La même année, Orange Noyée coproduit, à Espace Libre, un autre solo, et une expérience singulière : Lapin blanc, lapin rouge a la particularité d’être porté chaque soir par un interprète différent, qui découvre au fur et à mesure le texte allégorique de l’Iranien Nassim Soleimanpour.

Surtout, Un va donner le coup d’envoi d’une série de créations réfléchissant sur la construction de l’identité, individuelle ou sociale. Des spectacles qui se distinguent généralement par un rapport frontal avec le public et par la participation à l’édification des interprètes, qui conservent leur propre prénom sur scène, brouillant la ligne entre fiction et réalité. Ils naissent en effet de discussions et de répétitions avec les comédiens et comédiennes, une matière ensuite théâtralisée par Mani Soleymanlou.

Dès 2013, l’auteur et metteur en scène crée Deux, qui double et complexifie son interrogation identitaire grâce à la rencontre avec le comédien Emmanuel Schwartz. Puis l’année suivante, Trois, lancé d’abord au Festival TransAmériques, clôt en force cette trilogie. La question de l’appartenance y devient plurielle, portée par une quarantaine d’interprètes québécois·es d’origines diverses. En 2017, cette prise de parole polyphonique est diffusée, précédée des spectacles Un et Deux, dans trois institutions de la région parisienne, dont le Théâtre national de Chaillot. La pièce est réécrite pour l’occasion, en compagnie d’une distribution où se côtoient des interprètes du Québec et, surtout, de la France.

SE MULTIPLIER

En 2015, Mani Soleymanlou entreprend un nouveau cycle créatif, dirigeant Ils étaient quatre à la Petite Licorne. Une pièce, écrite en compagnie de Mathieu Gosselin et en collaboration avec ses complices (Éric Bruneau, Guillaume Cyr et Jean-Moïse Martin), portant sur l'identité masculine. Elle sera bientôt suivie, dans la petite salle de l’Espace Go, par Cinq à sept: son répondant féminin signé par Fanny Britt, qui s’est inspirée des comédiennes Kathleen Fortin, Julie Le Breton et Geneviève Schmidt. En 2017, Huit conclut le triptyque à la Cinquième Salle de la Place des Arts, en réunissant les distributions des deux spectacles précédents.

Créé au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui en 2018, Neuf [titre provisoire] donne la parole à cinq comédien·nes chevronné·es: Mireille Métellus, Henri Chassé, Pierre Lebeau, Marc Messier et Monique Spaziani. Puis Mani Soleymanlou retourne aux sources, et au solo autobiographique, avec le brillant Zéro, présenté en tournée québécoise. En 2022, Orange Noyée crée l’événement avec une nouvelle version de sa première trilogie, revisitée par 40 artistes allochtones, autochtones et métis. En partenariat avec le Théâtre français du Centre national des Arts et avec huit compagnies francophones canadiennes, Un. Deux. Trois prend l’affiche dans près de dix villes, de Caraquet à Vancouver.

En 2023, en plus d’occuper durant trois semaines La Chapelle, Scènes contemporaines avec divers événements, Orange Noyée coproduit avec le Théâtre de Quat’Sous Mille, autre spectacle biographique mais inspiré celui-là de l’histoire familiale de la comédienne Monique Spaziani, dans un texte d’Olivier Kemeid.

Partie d’une quête individuelle pour embrasser la dimension collective, la dynamique compagnie fondée par Mani Soleymanlou est donc devenue, bien plus qu’un seul véhicule pour son directeur artistique, une force importante dans le paysage théâtral et dont le mandat artistique demeure le même depuis Un : créer un théâtre engageant, populaire et participant à la conversation interculturelle.

— MARIE LABRECQUE

Remerciements


Un grand merci aux membres du conseil d’administration d’Orange Noyée pour leur précieux soutien : Jean-François Vézina, Joanne Liu, Julie Le Breton, Priscilla Guy et Cédric Essiminy.

Nous remercions également la famille de Robert Gravel, ainsi que Claude Gravel, responsable de la succession, pour nous avoir généreusement permis de citer ses archives.

Enfin, merci à l’équipe de Circuit-Est centre chorégraphique pour son accueil et son précieux soutien lors de notre résidence technique, ainsi qu’à Faze Productions pour leur équipement. 

La Presse
La Presse

La Presse
La Presse

Distribution


Louise Cardinal
© Éva-Maude TC

Louise Cardinal


Martin Drainville
© Julie

Martin Drainville


Kathleen Fortin
© Patrick Jouglas

Kathleen Fortin


Julie Le Breton
© Andréanne Gauthier

Julie Le Breton


Jean-Moïse Martin
© Eva-Maude TC

Jean-Moïse Martin


Benoit McGinnis
© Maude Chauvin

Benoit McGinnis


Madeleine Sarr
© Hamza Abouelouafaa

Madeleine Sarr


Mani Soleymanlou
© Eva-Maude TC

Mani Soleymanlou


Mélanie Bélair
© Adèle Ahmarani

Mélanie Bélair


Violon

Alexis Elina
© Quest

Alexis Elina


Piano

Annie Gadbois

Annie Gadbois


Violoncelle

Nicolas Boulay
autoportrait

Nicolas Boulay


Trompette (en alternance)

Rémi Cormier
© Chloé McNeil

Rémi Cormier


Trompette (en alternance)

Andy King
photographe inconnu·e

Andy King


Trompette (en alternance)

Équipe de création


Texte
Fanny Britt et Mani Soleymanlou

Mise en scène
Mani Soleymanlou

Avec Louise Cardinal, Martin Drainville, Kathleen Fortin, Julie Le Breton, Jean-Moïse Martin, Benoit McGinnis, Madeleine Sarr, Mani Soleymanlou et les musicien·nes Mélanie Bélair (violon), Alexis Elina (piano), Annie Gadbois (violoncelle), et en alternance Nicolas Boulay, Rémi Cormier et Andy King (trompette)

Assistance à la mise en scène et régie
Jean Gaudreau


Scénographie
Martin Labrecque et Mani Soleymanlou

Lumière
Martin Labrecque

Musique
Philippe Brault

Costumes
Cynthia St-Gelais

Assistance aux costumes
Sarah Chabrier

Stagiaire aux costumes
Charlotte Maréchal

Maquillages
Amélie Bruneau-Longpré

Accessoires
Marie-Jeanne Rizkallah

Perruques
Sarah Tremblay


Conception et confection des masques
Marie Muyard

Stagiaire à l’assistance à la mise en scène
Eric Vega

Direction technique
Jenny Huot

Direction de production et de tournée
Charlotte Ménard

ORANGE NOYÉE

Producteur exécutif
Xavier Inchauspé

Productrices déléguées
Vanessa Beaupré et Marie-Laurence Rock

Communications
Rugicomm

Comptabilité
Dumont St-Pierre

Équipe de création


Texte
Fanny Britt et Mani Soleymanlou

Mise en scène
Mani Soleymanlou

Avec Louise Cardinal, Martin Drainville, Kathleen Fortin, Julie Le Breton, Jean-Moïse Martin, Benoit McGinnis, Madeleine Sarr, Mani Soleymanlou et les musicien·nes Mélanie Bélair (violon), Alexis Elina (piano), Annie Gadbois (violoncelle)

Assistance à la mise en scène et régie
Jean Gaudreau

Scénographie
Martin Labrecque et Mani Soleymanlou

Lumière
Martin Labrecque

Musique
Philippe Brault

Costumes
Cynthia St-Gelais

Assistance aux costumes
Sarah Chabrier

Stagiaire aux costumes
Charlotte Maréchal

Maquillages
Amélie Bruneau-Longpré

Accessoires
Marie-Jeanne Rizkallah

Perruques
Sarah Tremblay

Conception et confection des masques
Marie Muyard

Stagiaire à l’assistance à la mise en scène
Eric Vega

Direction technique
Jenny Huot

Direction de production et de tournée
Charlotte Ménard

ORANGE NOYÉE

Producteur exécutif
Xavier Inchauspé

Productrices déléguées
Vanessa Beaupré et Marie-Laurence Rock

Communications
Rugicomm

Comptabilité
Dumont St-Pierre

EXTRAITS des textes entendus sur scène


Propos de Robert Gravel


Un jour, le théâtre est né. Il y avait une gang de gorilles assis en cercle autour d’un feu... Alors un bon soir y en a un comique qui se lève pis qui se gratte les couilles en s’approchant du feu pour faire rire les autres... Ça a tellement pogné qu’y s’est mis à recommencer chaque soir... en plein milieu du cercle sur le bord du grand feu... Mais y a des gorilles qui lui ont dit (ceux à qui y tournait le dos): “Aïe baquet! On voit rien nous autres!...” Alors le gorille les a fait mettre en demi-cercle pour qu’ils voient tout!... et ce fut le théâtre grec... Un bon soir, le gorille, au lieu de se gratter la poche, y s’est mis à se gratter la tête pis là y a eu besoin de faire comme si y était dans le bois pour vrai... alors y s’est dessiné des arbres en carton qui tenaient debout avec des cordes... mais là les autres gorilles y voyaient les cordes sus les côtés... alors le gorille les a fait asseoir en face de lui, toute la maudite gang... et pis là y voulait se cacher pour pas que les autres gorilles le voyent se préparer... ça fait qu’y a mis un rideau et ce fut le théâtre à l’italienne... Mais là y a un autre gorille qui s’est levé pis qui a dit: “Moé c’est ben de valeur mais je trouve ça frette à mort... y faut revenir aux sources...” pis y a cassé le théâtre à l’italienne, y a allumé un grand feu et les gens se sont assis en cercle tout autour... Mais là y en a quelques-uns qui ont dit: “Aïe! Nous autres on voit rien...” Ça fait que... etc.


Propos de Robert Gravel, tirés de la préface de sa biographie Robert Gravel : Les pistes du cheval indompté écrite par Raymond Plante, Éditions Les 400 coups, 2004.

« Oncle Vania » d’Anton Tchekhov


VANIA
J'ai quarante-sept ans
Jusqu'à récemment j'étais comme vous
J'essayais volontairement de m'aveugler
Avec tout ce qui peut aveugler
Pour ne pas voir la vraie vie
Je pensais que c'était la bonne chose à faire
Mais si vous saviez!
J'en ai perdu le sommeil
Je passe mes nuits à rager
D'avoir perdu autant de temps
Alors que j'aurais pu tout avoir
Tout ce que la vieillesse me refuse aujourd'hui
Quand je ferme les yeux
Et que je pense à ceux qui vivront dans cent ans
Dans deux cents ans
Ceux qui nous suivront
Quand ils penseront à nous
Est-ce qu'ils penseront en bien de nous?


Oncle Vania d’Anton Tchekhov
Adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Macbeth » de William Shakespeare


LADY MACBETH
Venez, esprits qui nourrissez les pensées meurtrières
Libérez-moi de ma féminité
Et remplissez-moi toute entière de la pire cruauté
Épaississez mon sang
Bloquez en lui le passage des remords
Qu'aucune morale n'ébranle ma mission


Macbeth de William Shakespeare
Traduction et adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Richard III » de William Shakespeare


RICHARD III
Et donc si je ne puis avoir droit à l'amour
Pour meubler les beaux jours de ma belle époque
Je suis déterminé à devenir criminel
Et haïr les vains plaisirs qu'elle adore.


Richard III de William Shakespeare
Traduction et adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Albertine en cinq temps » de Michel Tremblay


ALBERTINE
J’ai en dedans de moé une force tellement grande... Une... J’ai une puissance en dedans de moé, Madeleine, qui me fait peur. Pour détruire. Je l’ai pas voulue. Est là. Peut-être que si j’arais été heureuse j’arais fini par l’oublier… mais y a des fois… y a des fois ousque j’sens monter… une… une rage, c’est de la rage, Madeleine, c’est de la rage!
Chus t’une enragée!


Albertine en cinq temps de Michel Tremblay

« Antigone » de Sophocle (2 extraits)


ISMÈNE
Nous avons perdu nos deux frères, Antigone, morts en un seul
jour sous un double coup
L'armée d'Argos est partie cette nuit
Je ne sais rien de plus

ANTIGONE
J'en étais sûre
Tu dois être seule à m'entendre

ISMÈNE
Qu’est-ce que tu sais?
Je vois bien que quelque chose te tourmente

ANTIGONE
Créon, pour leurs funérailles, distingue entre nos deux frères:
À l'un il accorde l'honneur d'une tombe
À l'autre il inflige l’affront d'un refus
Étéocle a eu droit au rite
On l'a enseveli d'une manière qui lui vaille le respect des ombres sous terre
Mais pour l'autre, Polynice
Défense est faite de lui donner ni tombeau ni lamentation
On le laissera là
Sans larmes ni sépulture
Proie magnifique offerte aux oiseaux affamés en quête de gibier
Et voilà ce que le noble Créon nous aurait ainsi défendu à toi
comme à moi
À moi!
Au rebelle il promet la mort
La lapidation sur notre acropole
Voilà, tu connais les faits
Tu sauras montrer si tu es digne de ton sang
Ou si, fille de braves, tu n'as qu'un cœur de lâche 

ISMÈNE
Mais, malheureuse
Si l'affaire en est là
Qu'y puis-je, moi?

ANTIGONE
Décide si tu veux lutter avec moi

ISMÈNE
Hélas! À quoi vas-tu penser?

ANTIGONE
Aideras-tu mes bras à relever le mort?

ISMÈNE
Quoi, Antigone!
Tu songes à l'ensevelir
En dépit de l'interdiction partout dans la cité?

ANTIGONE
C'est mon frère
Et le tien, que tu le veuilles ou non
Nul ne sera en droit de dire que je l’ai trahi

ISMÈNE
Mais Créon s’y oppose!

ANTIGONE
Créon n’a pas le droit de m’écarter des miens.

ISMÈNE
Réfléchis, ma sœur
Pense à notre père
Qui a fini odieux, infâme
Il a dénoncé lui-même ses crimes
Et s’est arraché les deux yeux
Les gestes vains sont des sottises

(temps)

ANTIGONE
Sois tranquille
Je ne te demanderai plus rien
Même si tu changeais plus tard d’avis
Je n’aurais pas la moindre joie à te savoir à mes côtés
Sois ce que tu veux être
Agis, toi, à ta guise, et continue de mépriser la volonté des
Dieux

ISMÈNE
Je ne méprise rien!
Mais comment agir contre le gré de ma cité?

ANTIGONE
Couvre-toi de ce prétexte
Moi, je vais dès maintenant
Sur ce frère que j’aime
Verser la terre d’un tombeau


CRÉON
Tu restes là, tête basse: vas-tu avouer?
Ou vas-tu nier?

ANTIGONE
Je l'avoue
Et je n'ai aucun désir de le nier


Antigone de Sophocle
Adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Hamlet » de William Shakespeare (1er extrait)


HAMLET
Ah! si cette chair trop solide pouvait se fondre, se dissoudre et s’évaporer comme la rosée! Si l'éternel n'avait pas dirigé ses canons contre le suicide! O Dieu! O Dieu! combien pesantes, usées, plates et stériles, me semblent toutes les jouissances de ce monde! Fi de la vie! ah! Fi! C'est un jardin de mauvaises herbes qui montent en graine; une végétation fétide et grossière est tout ce qui l'occupe. Que les choses en soient venues là! Depuis deux mois seulement qu'il est mort! Non, non, pas même deux mois! Un roi si excellent, si tendre pour ma mère qu'il ne voulait pas permettre aux vents du ciel d'atteindre trop rudement son visage! Ciel et terre! faut-il que je me souvienne? Quoi! elle se pendait à lui, comme si ses désirs grandissaient en se rassasiant. Et pourtant… En un mois, avant même que le sel de ses larmes menteuses eût cessé d'irriter ses yeux rougis, elle s'est mariée! O ardeur criminelle! courir avec une telle vivacité à des draps incestueux! C'est une mauvaise action qui ne peut mener à rien de bon. Mais tais-toi, mon cœur! car il faut que je retienne ma langue. »


Hamlet de William Shakespeare
Traduction de François-Victor Hugo (1865)

« Bérénice » de Jean Racine


TITUS
Je sais tous les tourments où ce dessein me livre;
Je sens bien que sans vous je ne saurais plus vivre,
Que mon cœur de moi-même est prêt à s’éloigner;
Mais il ne s’agit plus de vivre, il faut régner. 

BÉRÉNICE
Hé bien ! Régnez, cruel ; contentez votre gloire :
Je ne dispute plus. J’attendais, pour vous croire,
Que cette même bouche, après mille serments
D’un amour qui devait unir tous nos moments,
Cette bouche, à mes yeux s’avouant infidèle,
M’ordonnât elle-même une absence éternelle.
Moi-même, j’ai voulu vous entendre en ce lieu.
Je n’écoute plus rien, et pour jamais, adieu.
Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence, et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?
Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus !
L’ingrat, de mon départ consolé par avance,
Daignera-t-il compter les jours de mon absence ?
Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts. 

TITUS
Je n’aurai pas, Madame, à compter tant de jours.
J’espère que bientôt la triste renommée
Vous fera confesser que vous étiez aimée.
Vous verrez que Titus n’a pu sans expirer… 

BÉRÉNICE
Ah ! Seigneur, s’il est vrai, pourquoi nous séparer ?

TITUS
Hélas ! Vous pouvez tout, Madame. Demeurez :
Je n’y résiste point ; mais je sens ma faiblesse :
Il faudra vous combattre et vous craindre sans cesse,
Et sans cesse veiller à retenir mes pas
Que vers vous à toute heure entraînent vos appas.
Que dis-je ? En ce moment mon cœur, hors de lui-même,
S’oublie, et se souvient seulement qu’il vous aime. 

BÉRÉNICE
Hé bien, Seigneur, hé bien ! Qu’en peut-il arriver ?
Voyez-vous les Romains prêts à se soulever ? 

TITUS
Et qui sait de quel œil ils prendront cette injure ?
S’ils parlent, si les cris succèdent au murmure,
Faudra-t-il par le sang justifier mon choix ?
S’ils se taisent, Madame, et me vendent leurs lois,
A quoi m’exposez-vous ? Par quelle complaisance
Faudra-t-il quelque jour payer leur patience ?
Que n’oseront-ils point alors me demander ?
Maintiendrai-je des lois que je ne puis garder ? 

BÉRÉNICE
Rome a ses droits, Seigneur : n’avez-vous pas les vôtres ?
Ses intérêts sont-ils plus sacrés que les nôtres ?
Dites, parlez. 

TITUS
Hélas ! Que vous me déchirez ! 

BÉRÉNICE
Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! 

TITUS
Oui, Madame, il est vrai, je pleure, je soupire,
Je frémis. Mais enfin, quand j’acceptai l’empire,
Rome me fit jurer de maintenir ses droits :
Il les faut maintenir.
Déjà plus d’une fois 

BÉRÉNICE
De tous vos sentiments mon cœur est éclairci.
Je ne vous parle plus de me laisser ici.
Qui ? Moi ? J’aurais voulu, honteuse et méprisée,
D’un peuple qui me hait soutenir la risée ?
J’ai voulu vous pousser jusques à ce refus.
C’en est fait, et bientôt vous ne me craindrez plus.
N’attendez pas ici que j’éclate en injures,
Que j’atteste le ciel, ennemi des parjures.
Non, si le ciel encore est touché de mes pleurs,
Je le prie en mourant d’oublier mes douleurs.
Si je forme des vœux contre votre injustice,
Si devant que mourir la triste Bérénice
Vous veut de son trépas laisser quelque vengeur,
Je ne le cherche, ingrat, qu’au fond de votre cœur.
Je sais que tant d’amour n’en peut être effacée ;
Que ma douleur présente, et ma bonté passée,
Mon sang, qu’en ce palais je veux même verser,
sont autant d’ennemis que je vais vous laisser ;
Et sans me repentir de ma persévérance,
Je me remets sur eux de toute ma vengeance…


« Servons tous trois d'exemple à l'univers
De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l'histoire douloureuse »


Bérénice de Jean Racine

« Médée » d’Euripide


MÉDÉE
Ô mes petits
Mes enfants
Un pays vous attend, vous
Même arrachés à votre propre mère
Vous pourrez y habiter pour toujours
Moi je serai à jamais fugitive
Et en terre étrangère
Avant d'avoir pu vous voir grandir
Me réjouir de votre bonheur
Vous trouver des épouses
Préparer votre lit conjugal et tenir bien haut pour vous le flambeau de vos noces
J'aurai été la victime de mon orgueil
Et je vous aurai nourris pour rien
Élevés pour rien
Je me serai usée et j'aurai enduré les folles douleurs de votre naissance
Pour rien
J'ai fondé tant d'espoirs sur vous
Vos soins pour mon vieil âge
Vos honneurs pour mes obsèques
Toutes ces douces pensées, aujourd'hui, sont réduites à néant
Une vie de chagrin m'attend
Et votre mère, vous ne reverrez plus
Loin de moi, vous mènerez une autre existence
Hélas! Pourquoi me regardez-vous ainsi, chers enfants?
Pourquoi ces sourires? Ah!
Le cœur me manque, non, je ne pourrai pas
J'emmènerai les enfants ailleurs, ils sont à moi!
Pour me venger du père je tuerais les fils?
Ce serait me rendre doublement malheureuse, non, je ne le ferai pas
Mais quoi, alors?
Subir l'humiliation d'avoir renoncé à punir mes ennemis?
Non, je l'ai dit, je l'oserai, il le faut
Celui dont la conscience refuse de voir le sacrifice que je m'apprête à accomplir
Qu'il se retire
Ma main ne défaillira pas

Oh! Non! Ô rancune, ô rage, ne m'inflige pas cette horreur!
Laisse-les vivre
Épargne-les
Ne peux-tu te satisfaire de les laisser vivre loin de moi?

Non! Non!
Par les Dieux infernaux
Personne ne dira jamais de moi que je leur ai livré mes propres enfants
Le sort en est jeté Ô, mes petits, que la paix vous soit au moins donnée dans l'au-delà
Ici, votre père vous a tout enlevé
Ô douce étreinte, tendre chair, je n'ai plus la force de vous voir
Mes enfants sinon périront par la haine
Moi
Au moins
Je les aime
Arme-toi, mon cœur
Pourquoi tardons-nous à le faire?
Ma main, ma misérable main, prends le poignard
Et malheur à moi, pauvre femme


Médée d’Euripide
Adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Hamlet » de William Shakespeare (2e extrait)


HAMLET
Être
Ou ne pas être?
Voilà la question?
Est-il plus noble d’endurer tous les coups et blessures, tous les outrages, tous les caprices de la destinée, ou faut-il s’y opposer, prendre les armes contre une mer de fléaux et, en s’y opposant, y mettre fin?
Mourir - Dormir, c’est tout.
Et en s’endormant, dire qu’on en finit avec toute cette peine, avec toutes ces souffrances qui sont le lot de la chair: voilà un dénouement qu’on peut bien vouloir souhaiter de tout son cœur.
Mourir, dormir - Dormir... peut-être rêver?
La voilà, l’épine
L’idée des rêves qui pourraient surgir dans le sommeil de la mort donne à réfléchir. Et y penser nous retient de couper court à nos malheurs.
Car sans cette pensée, qui voudrait endurer les affronts et avanies du temps, les torts des tyrans, les injures des vaniteux, les peines de l’amour méprisé, les insolences des juges, les insultes des méchants quand il peut lui-même se délivrer de tout ça avec une dague?
Qui supporterait tous ces fardeaux, qui voudrait pleurer et suer toute une vie durant sans la menace de ce qui nous attend après la mort - ce continent inconnu d’où nul ne revient -, sans cette menace qui mine la volonté, qui nous pousse à préférer les maux que nous avons plutôt que de nous envoler vers ceux que nous ignorons?
Ainsi, réfléchir nous transforme tous en lâches.
Ainsi, toute saine résolution est infectée par la pensée et pâlit et faiblit et...
Ainsi, de grandes entreprises pleines d’ambition sont détournées de leur lit, se perdent, et on oublie, on oublie jusqu’au sens du mot: action


Hamlet de William Shakespeare
Traduction et adaptation de Jean Marc Dalpé (2011)

« Le marchand de Venise » de William Shakespeare


SHYLOCK
On m’a déshonoré, moi,
On m’a pris ma fortune, on a ri de mes malheurs, on s’est moqué de mes succès
On a méprisé ma nation, saboté mes transactions, refroidi mes amis et échauffé mes ennemis.
Et pourquoi?
Parce que je suis l’autre?
Mais cet autre n’a-t-il pas des yeux?
N’a-t-il pas des mains, des organes, des membres, des sens, des amours, des passions?
Cet autre n’a-t-il pas faim de la même nourriture, n’est-il pas blessé par les mêmes armes, terrassé par les mêmes maladies, guéri par les mêmes remèdes, réchauffé en été et refroidi en hiver exactement comme vous?
Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas?
Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas?
Et si vous nous faites du tort, ne nous vengerons-nous pas?
Si nous sommes en tous points pareils, nous serons pareils aussi pour cela.
Après avoir subi un tort, quelle dignité nous reste-t-il? La vengeance.
Quelle dignité vous resterait-il, à vous? Eh bien, la vengeance!
La cruauté que vous nous enseignez, nous l’exécuterons
Et bientôt, nous dépasserons le maître.


Le marchand de Venise de William Shakespeare
Traduction et adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Agamemnon », dans le cycle de « L'orestie » d‘Eschyle


CASSANDRE
Voyez-vous ? Voyez-vous ? Là, dans cette maison !
Le sang ! Le sang ! Le sang ruisselle sur les murs !
Ce lieu est haï des dieux
Complice de trop de meurtres
Trop de corps démembrés
Je vois des crimes anciens
J’entends les gémissements des enfants qui pleurent et qu’on étrangle
Des petits corps calcinés que leur père dévore
Mais ce n’est pas fini
Le sang appelle le sang
Et une nouvelle vague approche, plus noire encore.
Regardez ! Regardez ! La hache est levée !
Et moi ? Ah, pauvre Cassandre,
Je sais mon sort.
Je vois ma propre mort,
Et pourtant, je vais en souriant vers le couteau.
Que puis-je faire ? Qui m’écouterait ?
Ma voix est un vent qui se perd,
Mes paroles sont des cendres dispersées.
Je vais à ma perte,
Et tant pis si personne ne me croit
Ce qui doit se dérouler, va se dérouler
Car la maison des Atrides brûlera,
Et moi, Cassandre,
Je serai libre dans la mort.


Agamemnon, dans le cycle de L'orestie d‘Eschyle
Adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

« Andromaque » de Jean Racine


HERMIONE
Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore?
Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore?


Andromaque de Jean Racine

« Oncle Vania » d'Anton Tchekhov


SONIA
Ils sont partis

MARINA
Oh, misère

VANIA
Je me sens tellement triste, Sonia
Si tu savais

Ceux qui nous suivront
Dans cent ans
Dans deux cents ans
Quand ils penseront à nous
Est-ce qu'ils penseront en bien de nous?

SONIA

N’y pense plus, Oncle Vania
Il faut vivre

On va vivre, oncle Vania

On va vivre une longue, longue série de jours

De longues soirées

On va supporter sans nous plaindre les épreuves que le destin va nous envoyer

On va travailler pour les autres

Et plus tard

Plus tard quand on sera vieux

Quand notre heure viendra

On mourra sans nous plaindre

Et là-bas
De l'autre côté du tombeau

On dira qu'on a souffert
Qu'on a pleuré
Qu'on a eu la vie dure

Et Dieu aura pitié de nous
Tu verras
Mon oncle chéri

Toi et moi

On aura une vie lumineuse
Splendide
Pleine de grâce 

Et on sera contents

On repensera à nos malheurs de maintenant

Et on sourira

Et on se reposera

On se reposera!

On entendra les anges
On verra le ciel entièrement constellé de diamants

Et tout le mal sur terre
Et toutes nos souffrances
Se noieront dans la compassion qui couvrira le monde entier

Et notre vie deviendra douce
Tendre
Légère
Je pense

Je pense

Oh mon oncle tu pleures
Mon pauvre oncle chéri tu pleures

Tu n'as pas connu la joie dans ta vie
Mais attends un peu, oncle Vania
On se reposera

Attends

On se reposera


Oncle Vania d'Anton Tchekhov
Adaptation de Fanny Britt et Mani Soleymanlou

Crédits des chansons entendus sur scène


Imagine 
Paroles : John Lennon et Yoko Ono
Musique : John Lennon

I Will Survive
Paroles : Dino Fekaris
Musique : Freddie Perren 

Voir un ami pleurer
Paroles et musique : Jacques Brel

Enfants de Palestine
Paroles : Jacques Lafont
Musique : Jean Naty-Boyer

God is an American
Paroles et musique : Jean-Pierre Ferland

Feeling hot hot hot
Paroles et musique : Alphonsus Cassell

Au bal masqué
Paroles : Daniel Vangarde
Musique : Jean Kluger

Incendie à Rio
Paroles : Maurice Teze
Musique : Gérard Gustin

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VILLE DE MONTRÉAL

Une fête d'enfants


Appréciation du public

Voici les résultats de notre sondage éclair d'appréciation mené auprès des spectatrices et spectateurs de notre dernière production de la saison régulière, Une fête d'enfants, de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Florent Siaud.


Cher journal ; une mutation
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